A 8h, après avoir laissé un mot en hongrois ( merci google traduction), le chat est dehors , nous déposons la clé à l'endroit indiqué et nous repartons.

 

Nous ne savons pas encore ou nous dormons ce soir mais en fonction du temps , peut être dans un camping.

 

Nous croiserons des gens dans des villages, intrigués par notre étrange vélo. Nous avons l'impression que cette région est pauvre: les maisons sont vieilles, il manque des tuiles dans les toits, des fissures dans les murs. Certains se déplacent sur des vélos presque hors d'âge et d'autres encore sur des charrettes, tirées par des chevaux.

 

La route est droite aujourd'hui et la météo est clémente : il ne pleut pas mais il fait moins chaud que les autres jours. A midi, nous nous arrêtons dans une petite ville, sur une place, nous prenons le temps de manger. Des groupes d'enfants accompagnés de leurs professeurs peut être passent et tous regardent en notre direction. Certains chuchotent, d'autres montrent du doigt. Nous devons être étranges pour eux.

 

Une envie pressente me forcera a aller demander d'empreinter les WC dans le commissariat juste à côté. Il faut attendre qu'on nous ouvre pour entrer. Le monsieur au guichet baragouine quelque chose, en regardant au dessus de ses lunettes et en écrivant une adresse sur un timbre. Je pense que c'est bon et lui demande s'il parle Anglais. Il hausse le ton... Oups, il devait être en train de me dire de patienter. Assis non loin des hommes menottés. L'ambiance n'est pas la plus sympathique mais j'ai trop besoin d 'aller aux Wc .

 Je réitère ma demande lorsqu'il lève les yeux et attends sur moi. Il ne parle définitivement pas anglais et cherche quelqu'un. La dame arrive et m'accompagne. OUF...

 Je sors, Jojo me dira : « dis donc ma Popo, l'orage et les envies urgentes ça te fait faire n'importe quoi ! », deux jours de suite et deux demandes, je crois que je commence à apprendre a avoir besoin des autres et c'est plutôt cool.

 

Le temps se couvre et nous n'avons pas envie de pédaler sous l'orage et la pluie. Nous reprenons la route et arrivons dans un chemin de terre et de boue... terriblement difficile et ça semble être comme ça pendant quelques kilomètres encore. Le vélo s'embourbe, nous devons en descendre et nous avons du mal à le pousser tellement la boue s'est insérée entre la roue et le garde boue, à l'avant, comme à l'arrière. Nous finirons par renoncer et faire chemin arrière pour reprendre une route bétonnée. Nous pédalerons vite cet après midi et finirons les 40 kms en moins de deux heures. Nous sommes à un total de 97km aujourd'hui , je suis exténuée.

 

Je suis menstruée( et oui, la féminité en voyage c'est compliqué) et je pense que j'ai un peu moins d'énergie et surtout des douleurs compliquées à gérer assis sur une selle. Je reviendrai sur « la féminité en voyage » d'ici quelques jours parce que je commence à avoir pas mal de choses à raconter.

 

Nous échappons à la pluie mais le ciel est toujours menaçant. Nous irons au camping, pour être surs de pouvoir nous abriter en cas de besoin. Jojo en profitera pour nettoyer le vélo.

 

Il y a eu de la pluie mais finalement pas d'orage, la nuit sera bonne pour moi, un peu moins pour Jojo qui aura du mal à trouver une position agréable pour dormir.