Premier jour de reprise après notre pause à Budapest, nous sommes motivés et avons quelques réponses positives de warmshowers pour dormir. C'est une super nouvelle. Ce soir par contre, ce sera camping sauvage .

 

Nous prenons donc la route qui n'est plus indiquée par de jolis panneaux eurovélo, nous suivons le GPS. Nous empruntons beaucoup la route de voiture, mais ici il n'y a pas beaucoup de trafic, nous ne sommes pas vraiment dérangés. En revanche, les routes sont toujours aussi bossues et demandent à monsieur de la vigilance.

 

Il fait de nouveau chaud et le soleil nous tape sur les bras, Jojo aura le droit a un coup de soleil.

 

La route est en montée le matin et en descente l'après midi mais ça ne nous pose pas de problème aujourd'hui, le repos nous a fait du bien, nos fesses ne souffrent plus et nous sommes de nouveau motivés. Lle paysage est assez semblabe à ce que nous voyons depuis le début de la Hongrie : des champs de maïs, de blé, de tournesols encore verts et quelques villages.

 

Après 82 km nous décidons de nous arrêter pour poser notre campement. Le choix a été difficile : Jojo a trouvé un petit endroit en lisière de forêt, entouré d'eau. S'il pleut ou qu'il y a de l'orage, ce n'est pas un endroit hyper sécurisant. Nous trouvons un terrain de foot ou jouent des enfants. Un peu plus loin une aire de jeu avec une fontaine d'eau potable. Il est 16h30, nous nous poserons ici pour peut être revenir sur le terrain de foot losqu'il n'y aura plus personne.

 

Nous profitons encore des rayons de soleil et d'une balancelle pour nous reposer. Nous mangeons la salade que nous avions préparé ce midi . ( Généralement on en fait toujours un peu plus pour ne pas avoir à cuisiner deux fois).

 

Le ciel commence a se noircir et nous craignons l'orage. Nous sommes près d'un complexe sportif, des salles de sport sont encore ouvertes mais ces locaux semblent sous surveillance automatique. Juste à côté, un club de boxe. Sur le perron, un beau chat gris fait sa sieste.

 

Jojo m'attend avec le vélo à quelques mètres de là, je tente ma chance et rentre. Un homme semble s'occuper de l’entraînement de trois femmes. La salle est petite et assez vétuste. « Szia ! Do you speak English ? » , l'homme me sourit gêné, me signe non de la tête et me montre une des dames, qui elle, comprend l'Anglais.

 

Je lui demande s'il est possible pour nous de dormir dans la salle de boxe cette nuit parce que l'orage se prépare. Elle traduit à l'homme, il regarde par terre : « Ici ? » Il se dit sûrement que ce n'est pas des plus confortables pour dormir, mais pour nous c'est largement suffisant. « Oui, bien sûr ».

 

Je suis ravie et leur dit chaleureusement « Közönom » , Merci en Hongrois. Pour nous c'est inespéré , nous n'osons jamais demander l'hospitalité mais depuis quelques jours il y a de l'orage chaque soir et c'est difficile, et quelque peu effrayant. Pour une fois que j'ose demander, on nous répond oui

 

Ils nous disent de revenir quand l’entraînement sera fini, dans une demi heure. Nous resterons sur le perron en compagnie du chat, qui demandera des caresses. Il est drôle, il ronronne fort. Il a une oreille tombante ce qui lui donne un air attendrissant.

 

L'entraînement se fini, on nous demande à quelle heure nous souhaitons partir demain matin : 8h au plus tard. L'homme est d'accord, il nous donne la clé, nous explique ou la mettre demain matin en partant. Il nous montre les WC et la douche. Il semble chercher quelque chose et revient avec un oreiller qu'il dépose au milieu du ring, et deux couvertures. Il cherche encore, nous lui disons que nous avons tout, il revient avec un tapis de sol. Il voudrait que nous soyons au mieux.

 

Il dit que le chat peut rester dehors, nous salue et s'en va.

 

C'est incroyable, une personne qui ne nous connaît pas nous fait confiance et nous laisse les clés de son local avec tout son matériel. Il essaye même d'améliorer notre couchage en cherchant des couverture et de quoi faire un bon lit … Tous ne le ferai pas et nous avons du mal à nous remettre de ce signe de bonté.

 

Bien évidement nous nous prendrons pour des boxeurs quelques minutes, la tentation d'essayer était trop forte, pour ensuite visiter un peu les lieux : il y a 4 ou 5 pièces, dont les carreaux des fenêtres sont cassées pour certaines, en guise de poignée de porte, des cordes ou rien, les pièces sont encombrées de choses diverses , poussiéreuses et hors d'usage.

 Peut importe, la pièce principale est plutôt propre, même si une odeur de transpiration persiste. C'est nous ? Nous nous douchons. Non ce n'est pas nous …

 

Puis nous couchons sur nos matelas.

 

Vers minuit, dehors, l’orage gronde et la pluie tombe à grosses gouttes. Je m'approche de la porte, le chat miaule pour rentrer. Il finira sa nuit sur le ring de boxe, sûrement comme à son habitude.

Le vent s'engouffre à l'intérieur, les portes aux carreaux cassées claquent, mais nous sommes à l'intérieur et rassurés. Nous finirons la nuit au son de la pluie qui frappe le sol et du vent qui siffle. Là, nous mesurons la chance énorme que nous avons.